
LA GAZETTE DU 15 MAI 2025 :
"découverte du 15 mai 2025 de La Bastide Clairence"
La Bastide Clairence,
bastide gasconne et navarraise classée parmi
les "Plus beaux villages de France"
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UN PEU D’HISTOIRE : Pourquoi LA BASTIDE-CLAIRENCE ?
C’est sur une suggestion de Pierre Saintcricq que nous nous sommes intéressés à La Bastide-Clairence : village classé parmi les plus beaux villages de France.
En effet, La Bastide-Clairence est située au Pays Basque Français, à la frontière de deux de ses provinces : le Labour et la Basse-Navarre.
En faisant un peu d’histoire, on découvre ou on apprend que ce village est né il y a un peu plus de 700 ans, en 1312, d’une charte de fondation signée par le roi de Navarre, Louis Ier de Navarre, fils ainé de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre.
Ce fils deviendra roi de France en 1314 et règnera sur la couronne de France pendant deux ans sous le nom de Louis X le Hutin ou le Querelleur.
Cette charte de fondation était un titre qui consignait des droits et des privilèges, non seulement à La Bastide-Clairence qui devenait de ce fait une ville royale mais aussi, à chacun de ses villageois qui recevaient le statut d’ « homme libre ».
On retiendra que ces bastides, ou villes neuves, sont nées au moyen âge d’un mouvement d’urbanisme porté par l’expansion démographique et commerciale de l’époque. Leur fonction originelle était de grouper une population pour sécuriser et mettre en valeur un territoire.
Aussi, la structure urbaine des bastides du moyen âge est constituée à l’aide d’un plan tramé, par des îlots réguliers situés de part et d’autre d’une voie principale avec une place centrale (voir plan).
À La Bastide-Clairence, on observera que chaque îlot est composé, généralement, d’une dizaine de parcelles.
Chaque nouveau villageois qui s’installait dans la ville, recevait une parcelle rectangulaire, de même surface, appelée « plaza ». Il devait y édifier sa maison, complétée à l’arrière par un jardin : le « cazalot ». Les « plazas » avaient toutes les mêmes dimensions en façade sur rue, soit 6 mètres environ, correspondant à la charge supportable par une poutre.
On remarquera enfin, que le charme de ce village se caractérise principalement par deux types d’architecture :
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La maison labourdine à pignons (toit à deux pentes) avec façade à colombage ;
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La maison navarraise au toit à quatre pentes.
Les premiers colons à avoir peuplé ces villes neuves, étaient gascons à 70 % et basques à 30 %.
Finalement, La Bastide-Clairence, sera incorporée, dans son fonctionnement, au royaume de France à la Révolution en 1789 et on pouvait à l’époque dénombrer quelque 400 maisons (adieu les privilèges).
PROGRAMME DE CETTE JOURNÉE :


Plan du bourg de La Bastide-Clairence :
VISITE ET DÉCOUVERTE
1/ 10h00 à 11h45, visite de LA FABRIQUE DE CHOCOLAT
Partis de Vieux Boucau à 8h30 précise, nous arrivons à La Bastide-Clairence à 9h45. La journée débute par la visite de « LA FABRIQUE DE CHOCOLAT ». Celle-ci est installée dans le moulin de la ville, moulin à eau, dont la création remonte en 1313.
Après plusieurs siècles de fonctionnement, ce moulin fût laissé à l’abandon et repris au XIXème siècle par les moines de l’abbaye voisine de Belloc, pour y créer une fabrique de chocolat.
Mais, expulsés de l’abbaye en 1901, les moines durent se défaire de leur fabrique de chocolat.
En 1903, Jules Auzy, ingénieur réputé de formation (il travaille avec Gustave Eiffel), reprend la chocolaterie à son compte, dépose une marque, et conserve la recette originelle des moines, datant de 1884. L’activité s’y poursuivra jusqu’en 1920.
Ainsi, nous avons débuté notre journée par la visite de la fabrique de chocolat de La Bastide-Clairence :
Dès le début de notre visite de la fabrique de chocolat de La Bastide-Clairence,
nous avons tous reçu un « ticket d’or » :

Notre guide nous emmène directement à l’arrière du bâtiment afin de nous en présenter la structure :


Ce n’est qu’en 2023 que Gabriel Auzy, arrière-arrière-petit-fils de Jules Auzy, renoue avec l’histoire familiale et relance la chocolaterie dans le moulin.
Nous avons donc découvert, au cours de cette visite guidée, l’ensemble des étapes permettant d’aller de l’extraction de la fève de cacao de sa cabosse jusqu’à la production d’un chocolat d’exception.
Cette succession d’étapes est réalisée au moyen de différentes machines remarquablement préservées et restaurées, dans le respect de la recette originelle de 1884 :
a/ Extraction et égrainage des fèves de la cabosse
b/ retrait de la pellicule de chaque fève
c/ torréfaction des fèves
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d/ broyage des fèves
e/ séparation du beurre de cacao et des déchets végétaux (fibres)

f/ réalisation du mélange « cacao + beurre de cacao + sucre » selon différentes proportions en fonction du type de chocolat à produire :
chocolat noir à 65 %, chocolat au lait à 55 %, chocolat blanc

g/ façonnage et moulage des tablettes

h/ emballage des tablettes (plieuse automatique de 1903)

Quelques explications relatives à l’histoire et à la production de chocolat
au sein de la fabrique de chocolat de La Bastide Clairence :

La dégustation au cours de la visite a parfaitement motivé les participants
pour acheter quelques souvenirs gourmands dans la boutique du musée. :

2/ 12H15 à 14 H15, BAR RESTAURANT « LES ARCEAUX »

C’est donc lestés de nos achats gourmands, que nous nous dirigeons vers le restaurant situé à 300 mètres de la chocolaterie, sur la place centrale du village, la « Place des Arceaux », où toute denrée destinée à la vente, devait être présentée à l’autorité municipale dans le respect de la charte de 1312…
Mais heureusement, ça, c’était avant !!! Car, entre-temps, il y a eu l’abolition des privilèges. Aussi, forts de ce lointain événement, nous avons pu investir la salle de restaurant. Nous y étions attendus bien évidemment et, après un apéro offert gracieusement par l’association, les 30 aventuriers du voyage (dont le chauffeur du car) se sont restaurés avec le menu suivant :
1. ENTRÉE : Œuf cocotte au jambon Ibérique et parmesan,
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2. PLAT : Araignée de Porc et écrasée de pommes de terre à l’huile de truffes,
3. DÉSSERT : Tiramisu framboise,
Vins rouge et rosé, café.
3/ 14H30 NOTRE-DAME DE L'ASSOMPTION : église du XIVème siècle

Consacrée en 1315, dans la construction initiale de la bastide, l’église était le seul bâtiment en pierre à cette époque.
Particularité de cette église : les « cloîtres » latéraux, ou « couverts », sont pavés de dalles funéraires. Ils servaient et servent encore aujourd’hui, de cimetière pour les familles du village.


Après avoir effectué un tour sous les couverts, nous nous sommes dirigés à l’intérieur de l’édifice…
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C’est dans cette église que se tenait jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, les assemblées dites « capitulaires ».


Ces assemblées rassemblaient par « escouades » de quartier, les représentants des maisons de la paroisse ; ils délibéraient et votaient sur toutes les affaires intéressants la communauté.
L’intérieur est un exemple d’église basque à tribunes : 3 étages de galeries en bois. L’accès en était réservé aux hommes.
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Tout en allant reprendre le car, notre groupe passe devant la « MAISON BERTHOLD », fabrique artisanale de confiseries basques : macarons et autres gourmandises. L’arrêt est facultatif.
Mais, alléchés par l’odeur suave s’échappant d’une porte laissée volontairement ouverte, nos voyageurs investissent le magasin, certes pas très grand, pour, encore une fois, satisfaire à des achats de souvenirs gourmands (macarons, cannelés marinés etc…).
Là aussi, nous y étions attendus par le couple de confiseurs qui avait pris grand soin à préparer une petite dégustation.
Là encore, satisfaction de tous : confiseurs et consommateurs.
5/ 16h15 visite de L’ASINERIE de PIERRETOUN : élevage et fabrication/vente de produits à base de lait d’ânesse

Après avoir regagné notre car, nous prenons la route (pardon, la très petite route, toute en lacets) pour nous diriger vers L’ASINERIE de PIERRETOUN, près du « hameau de Pessarou », toujours à La Bastide Clairence mais à 8 km du bourg.

Nous sommes accueillis par quelques ânes des Pyrénées

Arrivés à l’asinerie, ferme d’élevage d’ânes, des Pyrénées en l’occurrence, nous sommes accueillis par le propriétaire éleveur : Frédéric DUCAZEAU.
Celui-ci nous explique le fonctionnement général de son exploitation, à savoir : élevage, reproduction et vente d’ânes des Pyrénées et élaboration de cosmétiques et savons au lait d’ânesses ; accessoirement, il organise périodiquement balades et randonnées à dos d’ânes, sur des parcours de découverte ludique de la ferme.
Au cours de la visite « pédago-ludique », Frédéric DUCAZEAU nous fait découvrir les installations de son exploitation, bâtiments et enclos et nous présente les « locataires » qui les occupent : Ânesses, Ânons et Baudets pour la reproduction.
Au terme de la visite : regroupement dans la boutique de cosmétiques et savons.
Alors là, on a constaté que les produits cosmétiques à base de lait d’ânesse aux vertus particulièrement bienfaitrices avaient toujours beaucoup d’adeptes femmes ; quelques hommes se sont également fait remarquer.

C’est sur cette dernière visite qu’a pris fin notre journée découverte ; journée bien remplie, où chacun d’entre nous a pu apprécier le passé de ce village d’artisans soutenus par la municipalité lors de leur installation ; ainsi, ils sont aujourd’hui une quinzaine installés dans le village labellisé « ville et métiers d’art ».
Tout au cours de cette journée riche d’enseignements, nous avons été accueillis par des artisans passionnés, ultra investis, dont l’activité et la façon dont ils la pratiquent, a su émerveiller les visiteurs que nous étions.
Bravo et Merci à eux !
Les conditions météorologiques n’ont pas été des meilleures, mais la bonne humeur des 29 participants a malgré tout largement contribué au succès de ce voyage au pays basque : voyage en bus assuré par un chauffeur lui aussi très professionnel puisqu’à 19h00 précise, nous étions revenus à Vieux Boucau.
Michel EHRHARD
président de « Marensin Accueille »
NB : certaines informations illustrant le récit de ce voyage ont été réalisées à l’aide d’un document communiqué par l’Office de Tourisme de La Bastide Clairence.